La disparition de Basile Affret, jeune étudiant de 21 ans, a plongé ses proches dans l’angoisse pendant plusieurs semaines avant la découverte tragique de son corps dans la Garonne. Retour sur un événement qui a mobilisé les forces de l’ordre et ému toute une communauté, de la Bretagne à Montpellier, en passant par Bordeaux.
L’inquiétante disparition d’un étudiant apprécié de tous
Tout commence dans la nuit du 12 au 13 janvier 2024. Basile Affret, étudiant montpelliérain originaire de Pont-l’Abbé en Bretagne, se rend à Bordeaux pour assister à une soirée à l’Iboat afin de « voir un DJ qu’il appréciait« . Son dernier signe de vie remonte à 4h du matin ce samedi 13 janvier. D’après les premiers témoignages, le jeune homme aurait été aperçu vers 6h30 à proximité du Joya, un établissement situé à quelques mètres de l’Iboat, « en compagnie de deux jeunes femmes » qui semblaient s’occuper de lui.
C’est un ami, chez qui Basile devait passer la nuit, qui signale sa disparition au commissariat dès le dimanche 14 janvier. La direction départementale de la police de Gironde est immédiatement saisie pour « disparition inquiétante« . Les policiers conseillent alors de diffuser des avis de recherche sur les réseaux sociaux pour multiplier les témoignages et tenter de retrouver sa trace.
Qu’est-ce qu’une disparition inquiétante ?
Une disparition est qualifiée d’inquiétante lorsque plusieurs facteurs de risque sont réunis et justifient une mobilisation rapide des forces de l’ordre. Dans le cas de Basile Affret, plusieurs éléments ont conduit à cette qualification : l’absence totale de nouvelles pendant plus de 24 heures, le fait qu’il se trouvait dans une ville qu’il ne connaissait pas bien, et l’impossibilité de le joindre sur son téléphone portable. En France, selon les statistiques du Ministère de l’Intérieur, on compte environ 40 000 signalements de disparitions chaque année, dont près de 95% sont résolus dans les premières semaines.
Les critères déterminants
Pour qu’une disparition soit considérée comme inquiétante par les autorités, plusieurs facteurs sont pris en compte. Parmi eux figurent l’âge de la personne disparue, son état de santé physique et mental, les circonstances de la disparition, et l’existence ou non de menaces potentielles. Dans le cas de Basile, âgé de 21 ans, le contexte festif de sa disparition, en pleine nuit, à proximité de la Garonne, constituait un faisceau d’indices préoccupants. Les rumeurs évoquant la possibilité qu’il ait pu être « drogué » par une personne malveillante ont également été prises au sérieux par les enquêteurs, bien qu’aucune piste n’ait été privilégiée dans un premier temps.
Le protocole d’enquête
- Collecte et analyse des témoignages
- Exploitation des images de vidéosurveillance
- Recherches physiques dans les zones à risque
- Utilisation de moyens spécialisés (plongeurs, drones)
- Géolocalisation du téléphone portable
- Diffusion d’appels à témoins
Où les recherches se sont-elles concentrées à Bordeaux ?
Dès la déclaration de disparition, un important dispositif de recherche a été déployé dans la ville de Bordeaux. Les investigations se sont naturellement concentrées autour du Bassin à flots, zone portuaire où se trouve l’Iboat, dernière localisation connue de Basile. Les policiers ont méthodiquement analysé les images des caméras de vidéosurveillance de la ville et des établissements environnants pour tenter de retracer son parcours après sa sortie de la boîte de nuit. Selon la Direction centrale de la Sécurité publique, « une grande partie des vidéos de la ville a déjà pu être analysée » dès les premiers jours suivant la disparition.
Des moyens considérables mobilisés
À partir du mercredi 17 janvier, soit quatre jours après la disparition, les plongeurs des forces de l’ordre ont intensifié leurs recherches dans la Garonne, particulièrement dans le secteur du Bassin à flots. Ces opérations aquatiques ont été appuyées par des drones qui ont survolé les lieux, permettant une couverture plus large de la zone. Parallèlement, les enquêteurs ont poursuivi l’audition de multiples témoins, notamment des personnes présentes lors de la soirée à l’Iboat. Le téléphone de Basile, confié aux enquêteurs dès le dimanche suivant sa disparition, a été retrouvé dans l’établissement, ce qui a compliqué davantage les recherches en éliminant la possibilité de géolocalisation.
Une enquête au point mort
Malgré l’intensité des recherches, l’enquête a rapidement semblé piétiner. Le 26 janvier, soit près de deux semaines après la disparition, la police de Bordeaux communiquait sobrement : « Pas d’avancée notoire. Les investigations se poursuivent, par l’audition de nouveaux témoins et les vidéos de surveillance« . Le 31 janvier, le parquet confirmait cette absence de progression, indiquant qu’il n’y avait « aucun nouvel élément à communiquer« , tout en précisant que les investigations continuaient. Cette situation d’incertitude a considérablement augmenté l’angoisse des proches de Basile, contraints d’imaginer les scénarios les plus sombres.
Quand le corps de Basile a-t-il été retrouvé ?
Après plusieurs semaines d’incertitude et d’angoisse, un corps est finalement repêché dans la Garonne, à Bordeaux, le mercredi 7 février 2024. L’annonce officielle tombe deux jours plus tard : le parquet confirme que le corps retrouvé « est bien celui de Basile Affret« . Cette confirmation intervient après une autopsie ordonnée par le parquet, mettant fin à près d’un mois de recherches intensives et d’inquiétude pour ses proches.
Les circonstances de la découverte
La découverte du corps dans la Garonne, bien que tragique, n’a pas surpris certains de ses amis qui redoutaient déjà cette issue. Comme le confie Hugo, un ancien camarade de classe : « Je savais que la boîte de nuit où il avait passé la soirée était proche de la Garonne. Donc plus les jours passaient, plus j’étais persuadé qu’il était tombé dedans« . Cette hypothèse semblait d’autant plus plausible que des témoins avaient rapporté que Basile « jouait sur des bateaux cette soirée-là« , ce qui augmentait considérablement les risques d’accident à proximité du fleuve.
L’impact de l’annonce sur ses proches
L’annonce de la découverte du corps a provoqué une onde de choc parmi les amis et la famille de Basile. Noë, son ami depuis l’âge de 10 ans, raconte : « Dès que j’ai appris la nouvelle, j’ai su que c’était celui de Basile. Ça se sentait« . Pour Hugo, ce fut « un grand vide » accompagné d’une sensation de souffle coupé et de « flash-back en revoyant nos moments de vies ensemble« . Face à cette terrible nouvelle, les amis les plus proches de l’étudiant montpelliérain se sont immédiatement rassemblés pour « faire leur deuil » et « rester soudés« , avant de se rendre ensemble à la cérémonie organisée en Bretagne.
Comment ses proches ont-ils vécu cette période d’incertitude ?
Durant les semaines qui ont séparé la disparition de Basile de la découverte de son corps, ses proches ont traversé une véritable montagne russe émotionnelle, oscillant entre espoir et crainte. Dans les premières heures suivant sa disparition, beaucoup ont d’abord tenté de rationaliser la situation. « Au tout début, je n’ai pas paniqué car il n’avait peut-être plus de batterie. Dans les premières heures, on a tous pensé que ce n’était sûrement rien de grave« , confie Noë, son ami d’enfance.
De l’inquiétude à la prise de conscience
Pour Hugo, l’inquiétude s’est également installée progressivement : « J’ai appris sa disparition en voyant une publication de l’un de ses amis sur Instagram. Il n’avait pas de nouvelles de lui depuis la veille. Moi je n’étais pas très inquiet au début« . Il explique cette réaction initiale par les habitudes festives de Basile et ses amis, qui avaient pour « rituel de sortir marcher pour dessaouler et revenir faire la fête« . Cependant, à mesure que les jours passaient sans nouvelles, l’inquiétude s’est intensifiée, d’autant que, comme le souligne Hugo, « plus d’un jour sans nouvelles, c’est surprenant, surtout venant de Basile« . Les conditions météorologiques particulièrement froides de cette période ont également contribué à assombrir les perspectives : « Quatre ou cinq jours après sa disparition, il faisait très froid dans toute la France, donc à ce moment-là, je me suis dit que s’il était toujours dans la nature, c’était très mauvais« .
Une solidarité remarquable
Face à cette épreuve, la solidarité entre amis s’est révélée exemplaire. « Tous les jours nous étions en contact heure par heure. On a tous réagi différemment face aux jours qui défilaient, mais on gardait tous espoir« , explique Noë. Cette cohésion s’est maintenue jusqu’à l’annonce tragique et au-delà : « Lorsqu’on a eu la confirmation que le corps repêché était bien celui de Basile, on s’est tous retrouvés, pour rester soudé. À ce moment-là, j’étais à Paris donc j’ai rejoint mes amis d’Île-de-France pour qu’on soit ensemble puis nous nous sommes tous rendus à la cérémonie en Bretagne« . Cette solidarité témoigne de l’affection que portaient ses proches à Basile, décrit par tous comme quelqu’un de « toujours joyeux, positif, ensoleillé« .
Pourquoi cette disparition a-t-elle tant ému ?
La disparition de Basile Affret a suscité une vive émotion qui a dépassé le cercle de ses proches. Plusieurs facteurs expliquent cette résonance particulière : sa jeunesse (21 ans), son profil d’étudiant apprécié de tous, l’incompréhension entourant sa disparition soudaine, et la mobilisation exceptionnelle sur les réseaux sociaux. Les statistiques montrent qu’en France, environ 15% des disparitions inquiétantes concernent des jeunes âgés de 18 à 25 ans, et parmi elles, près de 60% sont résolues dans des circonstances dramatiques.
Un jeune homme unanimement apprécié
Tous les témoignages concordent pour décrire Basile comme une personne exceptionnelle. Originaire de Pont-l’Abbé en Bretagne, où il était notamment licencié au club de football local, il poursuivait ses études à Montpellier pour devenir enseignant. Ses amis le décrivent comme quelqu’un de « simple sur qui on pouvait toujours compter« , « toujours joyeux, positif, ensoleillé« . Cette personnalité rayonnante explique l’ampleur de l’émotion et de la mobilisation qui a suivi sa disparition, tant dans sa région natale qu’à Montpellier et à Bordeaux.
Une absence de réponses qui persiste
Plusieurs semaines après la découverte du corps de Basile, les circonstances exactes de sa mort demeurent floues. Cette absence de réponses définitives maintient une forme de douleur particulière chez ses proches, même si certains, comme Noë, affirment que « la tristesse prend le dessus sur toutes les questions qu’on peut se poser. Savoir ce qu’il s’est réellement passé ou comprendre comment cela a pu arriver ça ne sert à rien car ça ne fera pas revenir notre ami« . De même, il assure n’éprouver « aucune colère » en repensant à ce drame : « Il ne faut surtout pas qu’on soit en colère contre ceux qui étaient avec lui à ce moment-là ou même contre la boîte de nuit parce que ça ne ramènera pas Basile. On se doit de rester positif en sa mémoire« .
Cette disparition tragique rappelle l’importance de la prévention des risques en contexte festif, particulièrement à proximité de zones aquatiques. Elle souligne également la nécessité de rester vigilant et solidaire lors des sorties nocturnes, pour éviter que d’autres jeunes ne connaissent le même destin que Basile Affret, dont le souvenir continue de vivre dans le cœur de tous ceux qui l’ont connu et aimé.